Les 7-8-9 juin 2024 ont eu lieu la 3ème manche de la coupe de France des circuits à Nogaro. Nous étions déjà venus en début de saison avec des résultats mitigés. L’objectif du week-end : faire mieux 😄
Vendredi studieux à Nogaro
3 séances d’essais sont au menu pour cette journée. On a un plan pour les essais avec des objectifs clairs et mesurables. Dans l’ordre des choses à travailler:
1️⃣ Un beau frein au T7 permet d’attaquer au freinage ou bien défendre sa place. Un beau frein se mesure par : le point de freinage, une pression dégressive sur la pédale, et le nombre de mètres parcourus sur les freins.
Pour trouver la limite du point de freinage il faut la dépasser et un objectif de la première session est de trouver le freinage trop tard et finir dans le dégagement. Frein à 100m, ça passe. 80m ça passe. 60m ça passe encore mais juste. Le trop tard est à 40m et je finis dans l’échappatoire. Exercice très difficile pour moi qui ne suis pas vraiment programmé pour lâcher prise.
On peut cocher la case dès la première session et on a une information : le frein à 70m est sécurisant et permet d’avoir un freinage répétable pour le reste du week-end.
2️⃣ Prendre une corde tardive en T5 permet de remettre les gaz en grand tôt et favorise la vitesse sur le long de la ligne droite. On trifouille les amortisseurs pour accentuer les transferts de charge au point de braquage de ce virage. Il faudra les deux premières séances pour trouver le bon point de braquage dans ce virage lent, et relevé en son intérieur. Quand on arrive à mettre plein gaz dès la corde, alors on peut cocher la case et passer à l’exercice suivant.
3️⃣ La vitesse au point de corde du T10 doit être importante pour pouvoir attaquer au freinage du T12 sous la passerelle. Séance 1, avec les pneus chauds, ça commence à passer à fond. Séance 2 la voiture est moins chargée en aéro et ça glisse de l’arrière. Il faudra attendre la séance 3 pour que ça passe plusieurs fois gaz en grands, mais c’est limite quand même. Pour la suite ce sera 75% gaz en entrée pour la marge de sécurité. L’important est d’augmenter la vitesse au fur et à mesure du virage.
4️⃣ favoriser la vitesse de passage dans le T1 : léger frein + braquage + remise de gaz avant la corde pour assoir la voiture. Il faut être progressif pour ne pas perturber l’aéro. Séance 2 quelques dérobades du train arrière en entrée, séance 3 avec un cran d’aileron en plus permet de stabiliser la voiture. Il y en a encore quelques dixièmes qui se baladent dans ce virage.
5️⃣ Pas de frein au T3, permet d’attaquer au T4 et au T5. Là il faut débrancher le cerveau qui demande au pied droit d’appuyer sur les freins. De moins en moins de freins, puis roue libre, puis un filet de gaz, puis une grosse louche de gaz, puis plein gaz. Cette bagnole est géniale. 105 km/h à la corde, puis 115 km/h enfin 120 km/h.
Séance | Temps au tour | |
Essais privés 1 🌤️ | ⏱️ 1’36.0 | |
Essais privés 2 ☁️ | ⏱️ 1’36.4 | |
Essais privés 3 ☁️ | ⏱️ 1’35.3 |
Tout ça fait une bonne journée. On valide les réglages, il faudra ajuster un peu la pression des pneus car il y a un peu de graining sur le pneu avant gauche.
Samedi qualifs et course
La journée commence par une séance d’essai matinale. Lors de la mise en route la sonde de température d’eau yoyotte (souvenirs du Val de Vienne). Le faisceau finit par casser. Réparation express de Thomas. Voilà pourquoi on démarre la voiture 1h avant les séances.
RAS de notre coté. Une vingtaine de voitures en piste, ça fait beaucoup de trafic à gérer. A l’exception de la ligne droite, un dépassement coute 1 seconde au chrono.
En fin de matinée il faut retourner en piste pour les qualifs. Avec plus de 20 protos en piste et des différences de temps au tour importantes, il faut se créer un trou pour pouvoir faire des temps. Je crée un premier trou en début de séance qui me place 3ème, puis sur deux autres tours chrono en ⏱️ 1’35.1 et ⏱️ 1’35.3 je me qualifie P2 pour les deux courses. La bonne nouvelle est que je ne pensais pas être aussi près de la JAD de Malinconi qui réalise la pôle en ⏱️ 1’34 alors que j’attendais un 1’32. Ça promet une course interessante.
C’est en fin d’après midi que la course 1 est lancée. Il fait chaud et lourd 🥵. Départ en P2 je prends une bonne impulsion et arrive à contenir Eddy Valet et son BRC qui partent derrière. Il passe dans la ligne droite, on échange encore les positions quand je vois un début d’incendie sur sa voiture. Au même moment drapeau rouge, Fred vient de percuter le mur des anciens stands avec sa Funyo. Ça a tapé fort et il faudra 30 minutes pour dégager le pilote qui sera évacué vers l’hôpital d’Auch 🙁.
Reprise de la course derrière la safety car et relance pour 10 minutes à talonner la JAD de Malinconi. Avec une lecture différente de la piste, je remonte dans les parties lentes du circuit, prenant les records des secteurs 1 et 3 💪. Dans la ligne droite le déficit de puissance me fait perdre les avantages gagnés aux autres endroits. Bien installé et détendu dans la voiture j’attends une erreur de mon adversaire et lorsque le dernier tour est annoncé l’écart n’est que de 1 seconde. Tout est possible.
Dernier tour, dernier secteur, je prends une mauvaise décision sur le dépassement d’un retardataire. Je passe trop près du concurrent, qui surpris, perd le contrôle de sa voiture. L’affaire est traitée par la direction de course qui applique une pénalité de 30s me faisant perdre une place (au final P3). Explications et excuses acceptées par l’autre pilote et on peut essayer passer à autre chose, le week-end n’est pas fini. Cela reste néanmoins une mauvaise décision car ses conséquences ne correspondent pas à l’image que je souhaite donner.
Soirée du samedi très bizarre. D’un coté l’équipe se félicite des performances lors de la course 1 , qui ont été construites dès le vendredi. ⏱️ 1’34 c’est plus rapide qu’attendu, surtout avec des pneus en fin de vie1. D’un autre coté le crash de Fred a secoué tout le monde. On a pas beaucoup d’informations sur son état, et il s’agit de soutenir ses proches qui sont restés sur place et organiser le retour de son matériel.
Dimanche course sous la pluie
La journée commence par le « rafistolage » de la F5 de Fred afin qu’elle puisse monter sur le plateau. Thomas, Laurent Defunti et quelques autres s’affairent à remettre un train avant sur la voiture et la monter sur la remorque.
La météo est pluvieuse après les orages de la nuit. On doit être dans le seul endroit en France où il fait mauvais. Lors de la course des monoplaces de dimanche matin on ne peut que constater la mauvaise visibilité et la faible adhérence. La piste n’évacue pas l’eau. La sortie de piste en mars dernier dans des conditions similaires est bien présente dans mon esprit.
La voiture est préparée pour la course sous la pluie, avec un réglage plutôt dur car 1/2 heure avant la mise en pré-grille il arrête de pleuvoir.
Début de la course sur piste séchante qui évolue d’un tour à l’autre. Je fais mon trou en P3. Les pneumatiques ne vont pas, les réglages châssis ne vont pas, et il y a gros à perdre et peu à gagner. Je n’arrive pas à « allumer » la voiture, c’est à dire la positionner dans sa fenêtre de performance. On a encore des choses à apprendre. Un abandon devant me fait gagner une place pour finir P2 derrière Eddy Valet qui débloque enfin son compteur pour la saison.
Bilan sportif du week-end
Le week-end a été très productif dans notre compréhension de la voiture: d’une part les évolutions apportées au printemps ont un impact réel sur les performances de la voiture, et on arrive à régler la voiture de manière plus maitrisée. Des axes de travail sont identifiés et l’été va être studieux.
A la Coupe de France, je fais la bonne opération en étant le pilote qui marque le plus de points du week-end, confortant encore un peu l’avance acquise à la manche de Dijon. La régularité paie.
Prochaine manche dans quelques semaines à Croix en Ternois avant la pause estivale.
- à 600 km à la fin de la course, ils pourront encore faire 100 km en essais puis recyclage. ↩︎