L’épreuve de Dijon succède à celle de Nogaro à seulement 2 semaines d’intervalle. Exercice difficile pour préparer la voiture avec si peu de temps entre les épreuves. D’autant plus que la voiture a touché le mur lors de la dernière épreuve.
Pour faire la version courte: pièces commandées chez Radical UK: mas d’aileron + support de capot arrière. Le mas d’aileron en stock, doute sur le support de capot arrière. On fait redresser le support de capot chez RC Phoenix et on compte sur la livraison express du mas d’aileron. Finalement Radical France nous amènera la pièce directement à Dijon.
Concernant l’aileron lui même réparation de la lame carbone à la colle epoxy après séchage des pièces au coin de la cheminée.
Installation jeudi soir dans les box, vérification de la voiture, manger, dodo à 22h. Il y a gros à gagner ce week-end.
Vendredi: essais privés
La question qui nous animera vendredi: slick ou pluie ? La météo est changeante. On peut compter sur Jean-Luc Wendling pour nous monter les pneus neufs à la première heure, soit 8h le vendredi matin. Ce sont des petites choses qui nous aident beaucoup.
Séance 1, en slick neufs sur une piste mouillée et froide. On veut ma mort ? 3 tours très très tranquilles à roder les pneumatiques. ⏱️1’47.6 pas terrible.
Séance 2 en slick toujours neufs (c’est pas en séance 1 que je les ai usés) sur une piste toujours froide mais un peu moins humide. Histoire de se mettre en jambe, dans le 2è tour :
On est bien 😖. Sur cette séance ça donne un ⏱️1’32. Ce n’est pas ce que je faisais avec la Le Gallen ?
Visite le midi de Nikki / Radical France pour nous apporter les pièces et remettre en ordre l’aéro de la voiture.
Séance 3 sur une piste moins froide et moins mouillée. Les chronos descendent ⏱️1’27 c’est mieux mais il en manque encore.
Arrivée vendredi soir de Pierre Bros, venu nous prêter main forte pour la mécanique.
Samedi : objectif pole position
Samedi matin on sort les pneus pluie. Piste froide, humide ⏱️1’43. Aucune prise de risque : on est toujours à chercher à reprendre confiance. Les F5 roulent très vite sous la pluie, ça peut être un sujet si il pleut ce week-end.
Samedi midi réunion du conseil LLG82 pour préparer les qualifs dont voici la synthèse :
- l’important n°1 est de mettre de la température dans les pneus. Sur un circuit ou l’on en freine (presque) pas, c’est la vitesse de passage en courbe qui fait chauffer les gommes. Viser vitesse de passage importante.
- l’important n°2 est de redonner confiance au pilote (= moi) après les épreuves de Nogaro et du Mans un peu compliquées. Analyse de la data de l’an passé, un poil de charge aéro en plus, pressions de pneus adaptées aux conditions, de la poudre de perlimpinpin pour aller vite, et c’est l’heure d’aligner la voiture en prégrille.
Les 20-30 minutes à attendre la pré-grille est un moment propice à la concentration et à la méditation.
Je m’élance premier, 2 tours pour chauffer les gommes, 2 tours rapides ⏱️1,25.8 puis Full Course Yellow, un concurrent en panne sur la piste. Par la suite impossible d’améliorer le temps au tour : je double plusieurs voiture à chaque tour. Ca n’empêche pas de travailler les secteurs : ça passe fort dans Pouas, et très fort dans le secteur 1. La confiance est là. Résultat : pole position pour quelques centièmes. Eddy en P2 fait son temps dans les derniers tours. C’est bon signe pour nous.
Samedi soir moment festif organisé par la coupe de France suivi d’une soirée raclette dans les box. 20h on mange, 21h on range, 22h on dort. Elle est pas belle la vie ?
Dimanche pour concrétiser
Course 1 : alors qu’on s’attendait à une piste froide et humide, elle est froide et sèche dès 8h du matin. Moins d’inquiétudes et en pré-grille on est (presque) détendus. Les 25 minutes à suivre peuvent être décisives pour la saison 2024.
Comme toujours les détails sont discutés et réfléchis en échangeant avec Thomas :
- On charge encore un peu la voiture en aero. Voici le raisonnement : en ligne droite on est pas fort. La charge aéro permettra de recoller dans les parties sinueuses, voir dépasser dans le secteur 1. Dans la ligne droite on sera à l’aspiration donc la trainée sera réduite. Et puis ça mettra plus rapidement de la température dans les gommes.
- Départ en pole, c’est à moi de donner le rythme. La vitesse et le rapport sont décidés avant de monter dans la voiture.
- Il faut secouer au maximum la voiture dans le tour de formation. La piste est froide.
C’est parti pour le tour de formation. Les conditions d’adherences sont précaires et la mise en chauffe toujours compliquée. J’amène le peloton pour un départ lancé. On sors de Pouas, on monte la cote, et à 50 m de la ligne les feux passent au vert.
Bonne impulsion mais prise de gaz trop aggressive ça patine. Je short-shift. Eddy passe. OK c’était prévu, il a 150 kg de moins. Louis reste derrière, ça c’est bien. Je défends l’intérieur et très (trop ?) prudemment je verrouille l’intérieur du virage 1. Jarod se met à mon niveau par l’extérieur et tout en glisse nous déporte sur l’extérieur du virage 2. Je lâche les gaz, Jarod passe et je me présente en 3ème position devant le public au virage de la bretelle.
La voiture prends vie au fil de la montée en température des gommes. Dans le dernier virage je passe Jarod par l’intérieur. Il redoublera dans la ligne droite, puis je prends l’aspiration, gagne 10km, au freinage je me porte à l’intérieur, passe dans le 1er virage puis secteur 1 pied au plancher.
Eddy a pris quelques secondes d’avance il s’agirait de ne pas le laisser filer. Je hausse le rythme en particulier virage 11 : je vois Eddy lécher les freins pour stabiliser la voiture. Dans la sr3 on a misé sur l’aéro on peut passer plus vite.
Quelques tours à se tirer la bourre avec Eddy : quand je suis devant, il me double en ligne droite, et je recolle dans le secteur 1. Quand je suis derrière alors je le suis en ligne droite à l’aspiration et peut doubler dans les virages rapides. Je finis par trouver la clé : je double dans le secteur 1, creuse l’écart pour qu’il ne puisse pas remonter dans la ligne droite, et à partir de là je peux m’échapper. Finalement Eddy aura une avarie électrique. C’est quelque peu dommage pour le spectacle. Sous mon casque je sais que j’ai fait le travail et que la course était à notre avantage lorsqu’il abandonne.
Fin de course je garde un rythme soutenu pour rester concentré et ne pas faire d’erreur. A l’arrivée P1 et meilleur temps en piste ⏱️1’25.4
Course 2 on prend les mêmes et on recommence. Il faut beau. Eddy n’a pas pu réparer : problème électrique dans le shifter qui empêche le moteur de redémarré. Il sera forfait. De notre coté il « suffit » d’assurer dans cette course, alors départ prudent, je sors P1 du premier virage, et creuse l’écart tout de suite avec Jarod. A l’arrivée P1 et meilleur temps en piste ⏱️1’25.3.
Bilan du week-end
D’un point de vue sportif, le week-end est parfait : on gagne tous les points (101 pts en coupe de France, et 50 pts en Trophée Protos de France). On reprend le lead sur le championnat, et nos concurrents ont utilisés leur joker.
Sur la technique, on est revenu à un niveau de performance et de confiance qu’on avait pas connu depuis quelques mois. Ca donne des ailes pour les épreuves à venir.