La finale de la saison 2023, comptant pour La coupe de France des Circuits, Le Trophée Protos de France ainsi que l’Inter Ecuries.
C’est le dernier meeting de la saison, et les enjeux sont importants : la course à la première place du championnat est encore ouverte, et il reste quelques points à marquer pour récupérer la première place. Quelques points ça veut dire finir dans les 10 premiers, et cela veut dire surtout finir les courses sans encombre.
Jeudi 19 octobre
Arrivée jeudi après midi, pour une installation dans les box du Mans. Ouvrir le rideau et découvrir la pit-lane des 24h du mans fait toujours son effet 😀.
Vérifications d’usage dès la voiture déchargée et le box installé : on branche le PC à la voiture pour contrôle de routine, et là le shifter n’est pas content: le potentiomètre de gaz (TPS) donne des données un peu folles. Pas de panique on en a un d’avance, on peut aller se coucher sereins.
Vendredi 20 octobre
Vendredi au programme deux séances d’essais sous la pluie. Rengaine du week-end: pas de risques, il ne faut pas abimer la voiture. Je suis donc très très prudent sur cette piste froide, humide et glissante. ⏱️ 2’09 » très loin d’affoler les chronos.
La séance de l’après midi se déroule sur une piste séchante, avec beaucoup de monde en piste (30 voitures ?) donc beaucoup de nouveaux qui découvrent la piste. Prudence encore, pas de tour clair. ⏱️1’56.5 avec les pneus slicks. Merde je tournais en 1’55 avec la Le Gallen l’année dernière.
Samedi 21 octobre
Au programme qualifs le matin, avec comme la veille beaucoup de monde en piste, et une partie du circuit sous la pluie (Chappelle + Garage Vert) et une autre sèche (au raccordement). ⏱️ 2′.00 me fait partir P2 en course 1 et P1 en course 2.
Pas d’autre roulage prévu samedi. Au programme l’Assemblée Générale d’Avenircup. Tiens me voilà trésorier 🧐.
Dimanche 22 octobre
Dimanche, c’est jour de courses. La course 1 est au levé du soleil. Dans les paddock tout a séché à la fin de la nuit. Décision est prise de monter les slicks, choix identique sur tout le plateau.
On est à la conclusion de cette année. Conscient des enjeux, je n’en mêne pas large en pré-grille. Exercices de concentration, de visualisation, et de relaxations en attendant le départ. La boule au ventre, il faut se harnacher et suivre les ordres des commissaires pour prendre la piste. Tout d’abord remonter la pit-lane. Attendre au feu rouge, et suivre la Pace Car derrière Julien Lebeaupin et sa Funyo F5. Arrivée sur la piste dans le tour de chauffe: elle est encore humide de la nuit. Impossible de passer la puissance ça patine sur un filet de gaz. La voiture est en réglage secs, elle est bien trop vive pour ces conditions. En une seule seconde je comprends que celui qui aura la bonne lecture de son environnement et aura mis des pneus pluie aura un avantage. Tant bien que mal je cherche à faire chauffer les pneumatiques et très vite le Pace car nous positionne pour le départ lancé.
A l’extinction des feus, je prends une meilleur impulsion que Julien sur ma gauche. Meilleure car je ne patine pas en partant bas dans les tours. Arrivée à la chicane tout le monde est prudent. Dans la SR3, ça a du mal à tourner dans le gauche, et ça sort en drift dans le droite. C’est pas très efficace et au moins ça mettra un peu de température dans les pneus. Virage de la chapelle je vérouille très gentillement l’intérieur. On arrive au virage du musée, et à la remise des gaz pourtant très prudente, la voiture décroche. Il y a une très légère bosse et on a le soleil dans les yeux le matin. Je rattrape la voiture dans l’herbe avant le rail, reprend la piste ayant perdu 6 ou 7 places. A ce moment là, la safty car est déployée.
Je suis loin de la tête de course, P7 ou P8, et le peloton a du mal à suivre la voiture de sécurité. Je me dis qu’elle a les bon pneus ! Nous sommes tous en slicks et chacun d’entre avance sur des oeufs. Quelques tours à chauffer les pneus, puis relance. Je double Joulain, Dubois, puis passe quelque tours derrières Perrin avec sa JEMA sans pouvoir porter d’attaques franche. La piste ne sèche pas, les gommes ne montent pas en température.
Après 15 minutes de courses je trouve Nollan arrêté au virage du Musée. Contact avec un autre pilote ? Safety car pour le dégager, pendant laquelle je m’efforce de maintenir les pneus en température, contrairement à mes camarades devant. Sont-ils en train d’attendre l’arrivée derrière la voiture de sécurité ? Je regarde le chrono: il reste peu de temps. Les 20′ sont maintenant écoulées. La direction de course applique le règlement: 20′ + 1 tour et la Safety Car éteint ses feux, signe que la relance arrive. Je suis P5, j’ai travaillé mes gommes, la confiance remonte. Pas envie de finir l’année sur cette prestation médiocre. Sortie du raccordement je double Perrin -> P4. En haut de la ligne droite des stands je remonte sur la F5 de Mainguy. Je passe au freinage de la chicane -> P3. Au garage vert je passe au freinage le BRC de OREAL -> P2, qui sera ma position à l’arrivée derrière Julien avec sa F5.
P2 Scratch, P1 Coupe de France, le contrat est rempli. Me voilà mathématiquement vainqueur de la Coupe de France.
Course 2 en début d’après midi. La piste est clairement sèche. Nous n’avons pas pu optimiser la voiture pour ces conditions, et partons sur des réglages « moyens » voir « conservateurs ». Cette fois si sans stress en pré-grille: l’objectif de la saison est rempli, je pars P1, la pression est descendue.
La Pace Car nous amène au départ lancé, cette fois-ci sur le sec. Je mène le pack à 7500 trs/min en 2 en attendant l’extinction des feux. Plein gaz, 10 000 trs je passe la 3, puis la 4, la 5. Au freinage de l’épingle Dunlop je suis trop prudent et me fait passer par LEOTY qui s’impose rapidement. Je suis, découvrant la SR3 sur le sec pour la première fois sur ce tracé. Un tour, 2 tours, 3 tours à un rythme moyen. J’ai la F5 de Julien dans les rétros très menaçante. Je me dis que ça fait du spectacle. Echanges de positions entre les trois leaders pendant 15 minutes, au jeu des retardataires je suis trop prudent et me fait repasser. ⏱️ 1’52 à ce moment là je me dis que c’est pas le rythme. Au bout de 15 minutes je force un peu, dépassent Julien au bout de la ligne droite des stands puis LEOTY au Musée.
Je creuse l’écart sur la fin du tour pour passer la ligne de chronométrage en premier⏱️ 1’50, et continue de creuser l’écart sur les secteurs 1 et 2, et puis fin de course sous drapeau rouge. La JEMA de LEOTY a pris feu, bielle coulée.
Au podium je suis annoncé 1er, LEOTY second et LEBEAUPIN 3è. Enfin cette victoire au scratch qui manquée dans notre salle des trophées, mes de courte durée. Les fin de courses sous drapeau rouge sont toujours litigieuses et finalement la direction de course retirera 1 tour au classement qui sera 1 LEOTY, 2 LEBEAUPIN, 3 TABONE. Echange des coupes entre pilotes, et clause de revoyure en 2024 pour cette P1.
Nous rentrons à Nantes en champions de la Coupe de France. Nous n’avions pas la voiture la plus rapide, ni les plus gros moyens mais nous avions l’essentiel : une équipe soudée qui a oeuvré toute l’année selon ses valeurs – rigueur, travail, exemplarité, partage.