Un début de saison compliqué en Trophée Protos de France nous amène à présenter notre Le Gallen 82 à l’épreuve de Croix en Ternois. L’occasion de retrouver le volant de cette voiture avec laquelle l’aventure avait commencé.
La préparation commence courant mai avec une bonne révision de la voiture, qui n’avait pas roulé depuis octobre dernier au Val de Vienne.
- refection des deux carburateurs. Après une sortie d’hiver laborieuse sur la carburation, une mise en pièce et un passage au bain a ultrasons a encore fait des miracles. Thomas passera mettre un coup de tournevis avant notre départ.
- changement du maitre cylindre arrière. En effet, après 2 kit refection le cylindre est marqué alors on change par un AP neuf 💸
- changement des plaquettes avant en fin de vie, on remonte du DS 2000
- une durite d’huile avait touché l’échappement, remplacée par une durite sur mesure fabriquée à Saint Herblain
- changement des numéros de course pour lui mettre le numéro 1️⃣
- changement des harnais arrivés à expiration
- moulage d’une chips dans le baquet. J’ai apparamment perdu du poids 😅
Arrivé au circuit et installation
Et nous voilà partis pour le circuit de Croix en Ternois avec deux questions : est-ce que le pilote va y retrouver ses marques, et est-ce que la voiture va tenir le coup.
Arrivée jeudi soir pour retrouver la bande Avenircup. Le vent nous empêche de monter le camp. Quelques bières avec les copains puis direction la chambre d’hôtes pour un repas après cette longue route depuis Nantes.
Installation vendredi matin sous une petite pluie. Compte tenue de la météo annoncée ça ne sert à rien de se presser aller rouler sous la pluie. On prend donc le temps de s’installer. Aurélie s’occupe du coin repas, moi je m’occupe du coin mécanique. Notre assistance arrivera seulement dans l’après midi.
Première mise en route en fin de matinée et bon, comment dire… le banc de cylindres de gauche ne veut rien savoir. Le doux plaisir des anciennes : ce sont elles qui décident quand elles veulent démarrer. Diagnostique rapidement effectué : pas d’essence.

Démontage du carburateur, tout est en ordre. Certainement le flotteur qui s’est coincé pendant le transport. On remonte, démarreur et vraoum…! on peut aller chercher le ticket pour la séance de midi.
(Re) découverte du tracé

Le plus petit tracé homologué par la FFSA avec 1900m à parcourir en environ 1 minute, c’est aussi la piste la moins large de l’année.
Voici quelques repères avec la coupe de l’Avenir:
- T1: frein 80m, rapport 4 -> 2 (talon pointe), corde tardive, Vmin 55km/h
- T2: frein au raccord d’enrobé, puis dégressif le long du vibreur extérieur. on reste en 3. Vmin 60 km/h. Attention à la bosse en sortie
- T3: corde tardive au début du second vibreur, Vmin 70km/h, toujours en 3
- T4: léger frein, on garde la 3, corde tôt (V min 95 km/h), virage en montée et avec du banking. Sortir bien large pour prendre de la vitesse.
- T5 : flat, passer la 4 en entrée. La coupure de gaz permet de faire pivoter la voiture. Sortie milieu de piste.
- T6: gros frein au panneau 50m, 4 -> 2 avec talon pointe. Bosse au point de corde. Sortie large mais pas vibreur.
Je retrouve mes repères dans la voiture. On est à l’étroit, genouillères obligatoires. Bien allongé, et bien calé dans le baquet je retrouve le pédalier tout petit, la boite avec un débattement court et précis.

Première sensation en sortant des stands : qu’est-ce que le moteur tracte ! et ce bruit de carburateurs est très plaisant. On arrive au premier freinage : il faut appuyer fort sur la pédale et ça finit par ralentir la voiture. Quelques tours pour reprendre ses marques : ⏱️ 1’12, puis ⏱️ 1’06, ⏱️ 1’05, ⏱️ 1’04 …. ça revient finalement assez vite.
Passage par la pitlane pour ajuster les pressions et faire refroidir la voiture qui avait un peu trop de scotch sur le radiateur d’huile, puis je repars pour un tour chrono ⏱️ 1’02.8 avant la fin de la session. Me voilà rassuré je suis bien au rendez-vous 💪.
La voiture tourne riche, et est creuse à la relance car gavée d’essence. Elle n’aime bien que les pleines charges au dessus de 4500 trs/min.
Deuxième séance avec un changement des gicleurs d’essence (175 -> 170) pour appauvrir la voiture, et c’est plus exploitable. ⏱️ 1’03.1 à quelques dixièmes du chrono du matin avec une piste plus chaude et des pneus en limite de surchauffe.
Notre assistance (Fabrice et Thibaut) nous rejoint pendant la séance. Contrôle de la voiture et préparation de la journée du samedi.
Essais du Samedi
Mise en route encore difficile ce samedi matin. Elle nous a fait le coup de 3,5 cylindres qui fonctionnent. Le cylindre faiblard est vite identifié (je n’ai pas perdu les reflexes) puis contrôle écartement bougie et nettoyage du circuit de ralenti du carburateur. C’est un moteur de course et la carburation au ralenti à froid est toujours foireuse 💩. Lors de la montée en température il reprend un son et un rythme bien plus satisfaisant. Dans ce cas là, il avait « presque » repris son rythme…. mais pas tout à fait. Mon niveau d’exigence me force à traiter le problème. Et une fois le problème traité, démarreur, vraoum, pas de doute, sonne clair et fort.
Je prends la piste pour cette séance d’essais de 30 minutes. Le moteur est encore trop riche. Arrêt au bout d’un tour, Thibaut court chercher la boite de gicleurs, on les change (-> 165) dans la pit lane, et ça repart. Il reste 15 minutes pour s’habituer à rouler dans le trafic. ça roule toujours dans les ⏱️ 1’03 donc on est bien, et on va économiser la gomme.
La qualif est à suivre dans la journée, perturbée par un drapeau rouge et un drapeau jaune (full course yellow). Je suis panneauté depuis la pitlane avec ma position dans la catégorie. Je prends vite les devants avec un ⏱️1’02.8 ce qui fera la pole de la catégorie pour les deux courses, avec un avance de 1,5 secondes sur le 2è de la catégorie.
Le onboard du tour qualif 🍿est intéressant car ça a l’air simple. Et c’est parce que ça a l’air simple que c’est rapide. Pas de correction au volant, des reprises de gaz sans hésitations, et l’utilisation de la largeur de la piste.

Fin de journée à préparer la voiture pour les courses du lendemain. Les trains roulants montrent quelques signes d’usure. Le jeu s’est aggravé sur le roulement arrière gauche, et deux rotules seront à changer. Pas d’urgence pour le moment on verra tout ça à la maison.
Apéro Avenircup samedi soir. Comme toujours bon moment de convivialité
Courses du dimanche
Départ de la course en 13è position du général, 1è position de la catégorie. L’objectif est de finir premier de la catégorie. Moment de concentration en pré-grille avant de prendre le départ.

Tracé court veut dire peut de temps pour mettre en température les freins et les pneumatiques. Au départ bonne impulsion, mais gros déficit moteur vis à vis des F5 qui sont autour et derrière. Arrivée au premier freinage dans le peloton, je laisse rouler la voiture et je choisis l’extérieur. Ce ne sera pas payant car je suis « gêné » en sortie par une wolf plus lente ! je colle au F5 qui sont garées dans les virages, puis je trouve un trou pour porter une attaque sur la F5 de Dan.

Bien qu’étant à son ponton au moment de prendre le virage, la porte se ferme et je suis déjà en limite de freinage / angle au volant → ça frotte sur le capot avant…

Un peu optimiste, et tout à fait inutile car nous ne sommes pas classés dans la même catégorie.
Dans la manoeuvre je perds le lead de la catégorie sur Fred, et on s’échangera plusieurs fois les positions en roulant très prêt l’un de l’autre.

Ce sont des moments très particuliers où tout se passe au ralenti. Les risques disparaissent et je ne vois que des opportunités, pour arriver à un dépassement construit intelligemment : bonne sortie, aspiration, feinte, freinage retardé. L’affaire est dans le sac.
Je creuse l’écart et assure la fin de course. Bilan : P1 de la catégorie, ⏱️ 1’02.7 et un support de capot à ressouder.



Pour la deuxième course le soleil est de sortie et la température monte. Les pneumatiques vont être un sujet car ils étaient déjà fatigués en début de week-end.
Au départ je choisis milieu de piste au premier freinage et en ressortant à l’extérieur ça passe mieux qu’en course 1. Je double Dan un virage plus tôt par rapport à la course 1 et ça passe sans se toucher, au tour suivant je me fais friser les moustaches par la F5 de maxime qui n’arrive pas à pivoter au T3… puis safety car de quelques tours. A la relance je me retrouve derrière la #71 qui me casse un peu les co**lles le rythme et permet à Fred de rester collé. Les gommes chauffent, les freins chauffent et je regarde le rétro jusqu’à trouver une opportunité pas très glorieuse sur la #71 en suivant une voiture qui nous prenait un tour. Le mal est fait : le train avant est surchauffé, les freins commencent à faiblir, et le moteur est encore un poil riche pour les conditions et n’apprécie pas les mi-gaz nécessaire à préserver le train avant en sortie de virage. Ne pouvant m’échapper, je préserve un peu de capital pneumatique + frein pour pouvoir défendre si Fred fait la jonction. Dans la voiture rouge ça joue de malchance : il perd les freins et finis dans le bac à quelques tours de la fin. Au damier ça fait P1 de la catégorie, ⏱️ 1’03.6

Retour au paddock pour se féliciter du week-end bien rempli et ranger nos affaires.

La suite avec cette voiture
C’est toujours un bonheur de rouler avec notre Le Gallen. Elle a un chassis incroyable et mérite que j’y passe un peu plus de temps. De retour à l’atelier, il s’agit de lui faire un entretien et quelques réparations et optimisations qui seront à valider lors d’une journée d’essais fin juillet à Fay de Bretagne.
L’épreuve d’Angoulême fin septembre est un rendez vous très attendu, suivi de l’épreuve du Val de Vienne si la Radical SR3 n’est pas réparée.
Et il faut que je vous parle des évolutions moteur prévues cet hiver 🤫
A suivre